J'ai interrogé Jean-Bernard LEVY, Président-directeur général d'EDF, sur le développement de l'autoconsommation, lors de son audition devant la commission finances de l'Assemblée nationale.
"Monsieur le Président,
Ma question porte sur la stratégie du groupe EDF pour favoriser le développement de l’autoconsommation.
Aujourd’hui 20 000 à 30 000 de Français ont recours à cette pratique, soit moins de 0,4 % de la consommation française de courant, alors que 1,5 million d’Allemands y ont recours.
Produire et consommer sa propre électricité grâce aux énergies renouvelables est une demande forte des citoyens puisque 63 % des foyers français se disent intéressés.1 La baisse du prix des panneaux solaires, le boom du numérique et le désir de consommer de manière plus vertueuse poussent effectivement à un tel changement de pratiques.
Il concerne les particuliers mais aussi les professionnels et les collectivités. Je pense notamment à l’île de Sein qui fait partie des zones non interconnectées2 et qui souhaite voir la mise en place d’une production d’électricité 100% renouvelable, au lieu des 30% préconisé par EDF.
Pourtant facilitée par loi du 24 février 2017, le recours à l’autoconsommation pâtit encore de certaines insuffisances.
Je pense notamment à la recommandation de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui proposait de restreindre les exonérations de taxes aux plus petites installations individuelles en autoconsommation3, et de ne pas étendre ces exonérations aux opérations d’autoconsommation collective. Quel est l’avis d’EDF sur cette recommandation ?
Certains territoires cherchent également à avoir une indépendance totale, en réclamant la maîtrise du réseau. Quelle difficulté cela représente-il en termes de dépannage et d’assistance aux populations ?
Le phénomène d’autoconsommation à vocation à s’accélérer dans les prochaines années. Comment permettre un renouveau des pratiques tout en maintenant une solidarité entre territoires ? "
Dans sa réponse, Monsieur LEVY a précisé qu'EDF se préoccupe également de l'autoconsommation et travaille actuellement pour que l'autoconsommation collective et la péréquation géographique soient conciliables.