Le congrès national de la Confédération Paysanne s'est réuni à Muzillac pendant 2 jours.
L'occasion de réfléchir à une agriculture plus économe, plus rémunératrice et tournée vers les besoins des consommateurs.
Bravo à Dominique Raulo et son équipe de bénévoles aguerris pour avoir réussi ce pari d'accueillir à Muzillac 500 adhérents venant de toute la France.
"Messieurs les Porte-Paroles, Laurent Pinatel et Julien Brothier,
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
C’est une grande joie pour moi de vous accueillir dans cette magnifique circonscription de Vannes. Plus particulièrement, à Muzillac où des pionniers des paysans-travailleurs ont éminemment compté à partir des années 1970. Je pense à René Bodiguel, aujourd’hui disparu. Dominique Raulo et son équipe ont su prendre le relais d’une main de maître. Je tiens à le saluer devant vous.
Le quinquennat qui s’achève a souvent été critiqué. Il restera marqué par de graves crises agricoles pour différentes filières. Pourtant, des inflexions en matière de politique agricole ont vu le jour et vous y avez contribué. Mais, elles n’ont pas encore produit tous leurs effets.
Le Président de la République a réussi à maintenir les aides PAC à leur niveau d’avant 2012, en accentuant le soutien à l’élevage, le soutien à l’installation des jeunes et au verdissement. C’est un premier pas intéressant mais insuffisant pour redynamiser nos territoires.
La loi d’avenir pour l’Agriculture, l’alimentation et la forêt a fait émerger l’agro-écologie. Elle accompagne l’évolution des pratiques agricoles au niveau de vos exploitations et met en avant l’alimentation comme véritable finalité du processus de production.
Pour ne citer que deux nouveautés inscrites dans cette loi : les Groupements d’Intérêts Economiques et Environnementaux (GIEE) permettent de soutenir des projets collectifs, en lien avec les besoins des territoires. Les Projets Alimentaires Territoriaux facilitent le rapprochement des consommateurs et des producteurs.
Sur la question des OGM, la France a soutenu la nouvelle législation européenne qui permet aux États membres qui le souhaitent de ne pas accepter sur leur territoire la mise en culture d’OGM.
Le bien-être animal a également été un sujet de préoccupation. Nous avons travaillé sur une proposition de loi, dite Falorni, allant dans ce sens en janvier dernier. Les actes inadmissibles de maltraitance en abattoirs mettent en cause l’image de nos filières animales. Pour autant, l’exploitation qui en est faite par des mouvements anti-viande n’est pas acceptable. Respectons les vegans. Respectons les adeptes des bons beefsteaks.
Une nouvelle politique de l’alimentation a été engagée, notamment en matière de lutte contre le gaspillage et d’ancrage territorial. Le patriotisme alimentaire est devenu une réalité. Nous nous sommes mobilisés pour favoriser l’approvisionnement local et de qualité dans la restauration collective. Nous avons soutenu les démarches professionnelles de mise en valeur de l’origine France.
Enfin, des mesures législatives au travers la loi Sapin II ont été prises pour rendre plus transparentes les négociations entre transformateurs et grande distribution.
Cela ne sera sans doute pas suffisant. La politique agricole manque d’outils de régulation, nous en avons tous conscience. Mais la pression s’exerce de plus en plus sur les transformateurs et la grande distribution.
En conclusion, nous devons, pour les prochaines années, construire un pacte entre la société et le monde agricole pour permettre au plus grand nombre d’accéder à une alimentation de qualité, à des prix accessibles, mais qui garantissent un revenu décent aux paysans. Vous y êtes attachés et vous voulez redonner le vrai sens à votre métier : produire pour nourrir et non produire pour produire. C’est notre objectif commun. Travaillons ensemble pour que demain, cela devienne réalité dans la politique agricole et alimentaire commune que nous appelons de nos vœux après 2020.
Bon congrès à toutes et à tous."